Une vision commune et alignée : facteur de réussite des territoires intelligents

Publié le 17/08/2022

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Collectivités, régions, département, ville... La complexité organisationnelle des territoires Français multiplie le nombre d’acteurs dans les projets territoriaux. Par conséquent, plus le nombre de parties prenantes est élevé, plus il devient difficile d’aligner leur vision autour d’un projet commun pour le territoire et d’en assurer sa réussite. Comment alors construire une vision commune dans des territoires de plus en plus complexes ?

Une démarche de co construction pour une vision partagée 

Face à la multiplication des projets dans les territoires, en particulier les projets de « territoire intelligent », partager une vision commune entre acteurs est un facteur de réussite.

En effet, une vision partagée permet d’impliquer les différentes parties prenantes et ainsi de prioriser les investissements et les choix - sur les données, la quantité de capteurs à installer, la plateforme à utiliser, etc.

Dans les territoires ayant cette vision commune, elle vient généralement d’un élu qui la porte à travers un projet politique qui a été élu par les citoyens.

Cependant, une telle vision partagée n’est pas toujours présente sur les territoires.

Peu de territoires ont aujourd’hui cet alignement stratégique commun

En effet, beaucoup de projets sont finalement une vision personnelle, le choix d’un élu ou d’une partie prenante qui le porte indépendamment, et on dénote un manque d’alignement fort entre les parties prenantes du territoire.

Un manque d’alignement a pour conséquence un manque d’adhésion aux “projets”, retardant ou compliquant leur développement.

Le risque est en effet que ces projets soient finalement invisibles. C’est le résultat premier d’un manque de partage et de transparence autour de projets clés pour le territoire. Par exemple, un projet « intelligent » visant à faciliter le travail des opérateurs, pourra finalement être un échec si il n’est pas bien communiqué, et si le projet ne prend pas en compte les besoins de ces utilisateurs finaux, le risque étant que par manque de co-construction, il ne réponde pas à un besoin, ou bien pas de la bonne manière. En découle ainsi un manque d’acception par manque d’embarquement des représentants des métiers et des citoyens

Comment faire alors pour réussir à aligner les parties prenantes autour d’une vision partagée ?

L’agilité permet la création d’une vision partagée et plus de transversalité 

« Faisons les choses ensemble pour que cela corresponde aux besoins et usages des utilisateurs »

L’agilité, via l’émergence d’une nouvelle forme de collaboration, permet, grâce à ses outils de démontrer, via l’usage, les ponts et points communs entre les équipes, et enfin de les aider à créer leur propre vision commune, et alignée de leur projet.

Parmi ces outils, les ateliers de co-construction sont clés, tout comme le design thinking. Ils permettent de mettre les personnes concernées autour de la même table pour plus de transversalité (personnel technique, managers, politiques..) et ainsi réduire les angles morts. Néanmoins, pour mettre en œuvre ces outils, il est nécessaire de compter parmi ses rangs une compétence clé : l’animation. Une personne/ un groupe de personne qui pourront animer une session de travail structurée, dans laquelle chacun peut s’exprimer.

Dans ces ateliers, on partira d’une problématique : une situation de base pour laquelle le territoire souhaite mettre en place un produit ou un service, pour en déterminer ensemble quelle forme il peut prendre.

Cet atelier comprend ainsi 3 phases

- Bien comprendre le problème : la phase d’analyse et la problématique

- Imaginer la solution à mettre en place : la phase d’idéation

- Tester le concept et l’usage, via des maquettes testées avec l’utilisateur en situation réelle, ou bien encore en racontant une histoire/ se projetant : la phase de prototypage et test

De cette manière, on permet au territoire via ses projets de travailler autour d’une vision commune, et de mettre en place des projets plus facilement acceptés (car les utilisateurs y ont contribué), et plus ancrés dans la réalité (car ils viennent de besoins réels).

Le Data Challenge à Dijon est un bon exemple des bénéfices de la co construction. En début de projet a eu lieu un cadrage pour analyser la problématique autour des données dans des services clés de ville. Après une phase d’analyse, et d’idéation, le résultat est un Appel d’Offre auprès de Start-Ups se terminant par une phase d’incubation des entreprises retenues dans un incubateur local.

Autre exemple à Angers, où la problématique se situe autour de la gestion des accès à la déchèterie. Divers acteurs en lien avec le projet ont été rassemblés pour travailler ensemble, tous métiers confondus, sur la mise en place de solutions concrètes aux différents niveaux : mise en place de badges, fonctionnement, implication des utilisateurs .. La finalité est la mise en place progressive d’une solution digitale, mais aussi des recommandations d’actions clés (organisation, communication, …) auprès des utilisateurs.

Enfin, Toulon Métropole a mis en place une série d’ateliers afin d’analyser une problématique autour de l’énergie. Déterminer les données à analyser et les fonctionnalités valorisables, et sous quelle forme… Ensemble, les acteurs ont ainsi travaillé à l’intégration des fonctionnalités dans des cas d’usages concrets pour leur territoire. Cela leur a ainsi permis de créer ensemble une solution qui réponde à des cas d’usages réels, et qui leur apporte une vraie valeur commune.

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Une démarche agile comme la co-construction, une approche collective permet d’utiliser l’intelligence collective et d’en retirer des externalités positives aux projets territoriaux : idées nouvelles, liens entre les personnes, adhésion plus forte… Cette méthode permet ainsi de faire ressortir des « pépites » grâce à une véritable dynamique collective. Le projet n’est ainsi plus seulement porté par un élu mais par un ensemble de personnes qui se sentiront d’autant plus impliquées dans le projet que celui-ci reflètera désormais leur vision commune.